Située sur la façade caribéenne de la Martinique, la baie de Fort-de-France est un territoire stratégique et dynamique, avec une dense urbanisation côtière.

Elle concentre environ 40% de la population martiniquaise ainsi que de grandes infrastructures commerciales et de transport, en particulier un port et un aéroport international, jouant ainsi un rôle central dans la vie économique, sociale et culturelle de l’île.

En plus d’un fort développement urbain, la baie de Fort-de-France présente d’importantes surfaces agricoles, notamment dédiées à la culture de la canne à sucre, mais également de vastes espaces naturels.

Cependant, en raison de sa faible élévation, une partie de ce territoire est aujourd’hui exposée à la submersion marine et les terres agricoles connaissent un phénomène de salinisation, mettant à mal le modèle agricole existant.

La mangrove de Fort-de-France, aussi appelée mangrove de Génipa, plus grande mangrove de Martinique, est un élément clé du territoire et joue un rôle crucial dans la protection des côtes et dans la préservation de la biodiversité, abritant ainsi plusieurs espèces végétales et animales endémiques de l’île, notamment plusieurs variétés de palétuviers et d’acajous.

La partie sud de la baie a été affectée au Conservatoire du Littoral en 2015 puis la partie nord en 2017.

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Localisation : Martinique

Type de site : Mangrove

Surface : 1 200 hectares

Particularité : La baie de Fort-de-France est un territoire riche en contrastes, alliant urbanisation, agriculture et enjeux environnementaux, tout en étant un point névralgique pour le développement économique de la Martinique.

Principaux enjeux : Les principaux enjeux du projet sur ce territoire concernent la mise en évidence des effets de la mangrove sur la submersion marine, sa valorisation ainsi que la sensibilisation des différents publics à l’intérêt que représente la préservation de cet écosystème précieux.

Faune et flore

Il est possible d’observer des espèces de palétuviers comme la Rhizophora mangle (palétuvier rouge), l’Avicennia germinans (palétuvier noir), la Laguncularia racemosa (palétuvier blanc) et le Conocarpus erectus (palétuvier gris). Des espèces végétales protégées : Oncidium ceboletta (orchidées), Ammania coccinea (Ammania écarlate), Zygia latifolia (Acacia Rivière). Deux espèces CITES (Convention sur le commerce international de faune et de flore sauvages menacées d’extinction : Swietenia macrophylla (Acajou du Honduras) et Swietenia mahagoni (Acajou des Antilles), ainsi que 153 espèces végétales d’arrière mangrove.

Partenaires locaux :

Le site de Grand Radeau / Brasinvert s’étend le long de la mer et en bordure du Petit Rhône, à l’ouest de la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer. Inclus dans le Parc Naturel Régional de Camargue et dans la réserve de biosphère de Camargue, cet espace naturel remarquable est composé de paysages variés : rivages maritimes, cordons dunaires, pinèdes, marais salants et sansouïres (pré-salé). Il fait également partie du réseau européen Natura 2000.

En rive droite du Petit Rhône, Grand Radeau Brasinvert est coupé du cœur du village par l’embouchure du fleuve. Ce positionnement en fait un espace particulier où l’activité principale est l’élevage extensif de taureaux Camargue et la découverte à cheval Camargue du site. La chasse est pratiquée sur la parcelle communale, et l’ensemble du site fait l’objet d’une fréquentation touristique encadrée. D’autre part, le site est soumis à une érosion très importante : dans les années 1980, cela a conduit à la mise en place de plusieurs aménagements « en dur » le long de cette côte sableuse (épis, digues en enrochements), qui aujourd’hui se dégradent et subissent de plus en plus les assauts de la mer.

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Localisation : Département Bouches-du-Rhône

Type de site :  Estuaire, lagune méditerranéenne et cordon dunaire, marais

Surface : 450 Ha en propriété du Conservatoire du littoral et 600 Ha en propriété communale.

Particularité : Présence d’aménagements en dur (épis, digues en enrochements) qui se dégradent progressivement

Principaux enjeux : L’objectif du projet est d’accompagner au mieux l’évolution de la biodiversité, des activités et usages sur le site.

Principales actions : Étudier l’opportunité de mettre en place des solutions fondées sur la nature pour soutenir la filière agricole et anticiper son recul stratégique, mobiliser la population en travaillant sur la mémoire du lieu, les représentations qui y sont liées ainsi que sur la question du risque. Il s’agira également de créer un observatoire des dynamiques du site, liées aux problématiques d’érosion, de submersion, d’inondation, d’incursion marine et d’évolution de la présence du sel.

Faune et flore

Il est possible d’observer un cortège remarquable de macrophytes incluant l’Althénie filiforme (Althenia filiformis) et la Tolypelle saline (Tolypella salina). Le site accueille également des oiseaux nicheurs caractéristiques de Camargue : Oedicnème criard, Gravelot à collier interrompu, Fauvette à lunettes, Alouette des champs et Pipit rousseline. L’étang d’Icard est un site important pour l’hivernage de plusieurs espèces de canards et d’oies.

Partenaires locaux :

Propriété de l’Etat sous gestion de l’Office national des forêts (ONF) depuis environ 1880, le site de Carcans fait partie des massifs dunaires littoraux aquitains. Ce secteur est classifié comme « zone naturelle », c’est-à-dire sans aucun aménagement d’accueil du public, et fait également partie du réseau européen de sites Natura 2000. Il est constitué d’une dune non boisée en bordure d’océan et d’espaces forestiers en arrière-plan.

Aujourd’hui, la dune littorale est sur certains secteurs aquitains menacée de disparation en raison de l’érosion marine qui s’accentue au fil du temps. Sur le site de Carcans plus précisément, la dune est passée de 138 mètres de large en 1957 à 40 mètres en 2021.

Pour tenter de préserver la dune et de maintenir les échanges sédimentaires essentiels entre plage et dune, une première expérimentation de “remobilisation contrôlée” a été mise en place par l’ONF en 2022. Cette méthode vise à utiliser les processus naturels (vent, dynamique végétale, etc…) pour translater la dune et ainsi tenter de maintenir sa largeur, voire de renforcer sa robustesse.

A l’exemple de « La Teste / Biscarrosse », le projet Life Adapto+ permettra de répondre à plusieurs questionnements techniques sur l’avenir du site :  la translation sera-t-elle suffisante pour maintenir la dune ? Quelle sera l’évolution de la flore et la faune sur le site et à proximité ? Doit-on intervenir sur le recul de l’arrière-dune afin d’assurer une survie potentielle de la végétation patrimoniale des dunes grises ?

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Localisation : Département de la Gironde

Type de site : Dunaire atlantique

Surface : 114 hectares

Particularité : Site typique des côtes aquitaines : des longs cordons dunaires bordiers à l’avant de dunes boisées (forêts de pins maritimes).

Principaux enjeux : Conservation de la dune bordière, menacée par l’érosion marine en favorisant la translation dunaire naturelle

Faune et flore

Il est possible d’observer le Lézard ocellé (Timon lepidus), classé comme espèce « vulnérable » sur le livre rouge des reptiles de France Métropolitaine. Plusieurs espèces composent la flore : Oyat (Ammophila arenaria), Cakile maritima, Euphorbia paralias, Calystegia soldanella, Eryngium maritimum, Agropyron (Elytrigia juncea), Immortelle des dunes (Helichrysum stoechas), Linaire à feuille de thym (Linaria thymifolia), etc…

Dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre le bec d’Andaine et la plage Pignochet de Saint-Jean-le-Thomas, le périmètre d’intervention dans le cadre du projet est constitué d’un massif de dunes d’une longueur de 5 kilomètres et du marais de la Claire Douve en arrière-plan sur les communes de Saint-Jean-le-Thomas, Dragey-Ronthon et Genêts et du domaine public maritime.

Depuis les années 1950, la mer a rongé plus de 350m des dunes bordant la plage sur la partie nord du massif dunaire, tandis que des secteurs du centre et du sud reçoivent des dépôts importants de sédiments. Cette configuration entre dunes et marais arrière-dunaire fait la particularité de ce site classé Natura 2000, zone ZNIEFF 1 (secteur de grand intérêt biologique ou écologique), et patrimoine mondial de l’UNESCO (partiellement).

Ce site accueille de nombreux usages, accrus en période estivale : activités balnéaires, agriculture dunaire et de marais, équitation sur le DPM, randonnée, etc, avec notamment le passage du sentier de grande randonnée 223 (GR 223). Celui-ci est menacé par la forte érosion sur certains points de son linéaire.

Depuis les années 1980, des parcelles font l’objet d’acquisitions par le Conservatoire du littoral, la gestion étant assurée par le SyMEL (Syndicat Mixte Espaces Littoraux de la Manche), notamment pour les travaux de gestion du site, les conventions d’usage avec les exploitants agricoles et la relation avec les acteurs locaux.

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Localisation : Département de la Manche

Type de site : Dunaire atlantique / marais

Surface : 328 hectares

Particularité : Surface caractérisée par une forte érosion côtière au nord et par un fort dépôt de sédiments au centre et au sud du massif dunaire, par dérive littorale

Principaux enjeux : Recul progressif des enjeux humains, avec notamment une réflexion sur la protection rétro-littorale des zones urbanisées en retrait de la dune actuellement menacée de brèche.

Faune et flore

Au niveau de la flore, on peut notamment observer la renoncule à feuille d’ophioglosse, le vulpin bulbeux, le scirpe des lacs, le silène à larges feuilles, etc…

Le site est aussi une zone de nidification pour des nombreux oiseaux tels que l’hirondelle de rivage, le phragmite des joncs, la locustelle tachetée ainsi que le râle d’eau. En proximité directe avec la baie du Mont-Saint-Michel, le marais joue un rôle important en hivernage et au cours des migrations prénuptiales notamment pour le canard siffleur, la sarcelle d’hiver, la barge à queue noire, la spatule blanche et le chevalier gambette.

Le site de l’Estuaire de Loire comporte une dimension singulière : s’étendant sur plus de 5 500 hectares, il est caractérisé par un riche réseau de zones humides dont une partie est utilisée par l’agriculture – essentiellement l’élevage. Sur ce site, 4 secteurs font ou feront l’objet de la démarche Adapto+ Estuaire de la Loire.  

Corsept, secteur situé le plus à l’Ouest sur la rive Sud de l’estuaire entre les communes de Paimboeuf et Saint-Brévin. Il a fait l’objet d’un ensemble d’actions déployées entre 2022 et 2024 dans le cadre du projet Adapto Estuaire Corsept. Etudiant les évolutions attendues de l’interface terre-mer, la démarche a permis de mettre en avant les pistes d’adaptation à l’élévation du niveau marin de ces espaces comprenant prairies de fauches, cheminement et bâtis tout proche.

Lavau-sur-Loire fait partie des trois nouveaux secteurs intégrés dans le projet Life Adapto+. Ce site d’environ 2 700 hectares regroupant les anciennes îles du Nord Loire et se situe à 19 km à de Saint-Nazaire et à 33 km de Nantes. Puis, à l’Est se situe Massereau-Migron, avec les anciennes îles du Sud Loire, ainsi que la Percée de Buzay, regroupent 2 200 hectares supplémentaires. Ces sites sont, en partie, inscrits auprès du réseau européen de sites Natura 2000. Ces trois nouveaux sites sur lesquels on peut déjà percevoir des changements (végétations, paysages, usages qui se modifient) feront donc l’objet de nouvelles interrogations dans le cadre du LIFE Adapto+.

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Localisation : Département de la Loire-Atlantique

Type de site : Estuaire

Surface : Plus de 5 500 hectares

Particularité : Site regroupé en quatre différents secteurs dans l’arrière-pays nazairien

Principaux enjeux : Gestion et entretien des cours d’eau, restauration écologique et réorganisation des zones d’habitation et d’activités agricoles.

Faune et flore

Il est possible d’observer des nombreuses espèces sur ces quatre sites, telles que la Loutre d’Europe, la Rosalie des Alpes, le Lucane cerf-volant, le Triton crêté, la Lamproie Marine et de rivières, la Grande alose, l’Anguille d’Europe, plusieurs espèces de chauve-souris comme la Barbastelle, le Petit Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées, ainsi que des nombreuses espèces d’oiseaux : L’Echasse blanche, l’Avocette élégante, le pluvier doré, la spatule blanche, la barge à queue noire, le Canard Souchet, la Bécassine des marais, le Tadorne de Belon, la gorge bleue à miroir, le Busard des roseaux, le phragmite aquatique, le phragmite des joncs…

Partenaires locaux :

Propriété de l’Etat sous gestion de l’Office national des forêts (ONF), le site de La Teste- Biscarrosse fait partie des massifs dunaires littoraux aquitains. À l’exemple de Carcans, ce secteur est classifié comme « zone naturelle », c’est-à-dire sans aucun aménagement d’accueil du public, et fait partie du réseau européen Natura 2000. Il est constitué d’une dune non boisée en bordure d’océan et d’espaces forestiers en arrière-plan.

Suite aux grandes tempêtes de l’hiver 2013 – 2014, les falaises dunaires se sont généralisées, et l’érosion marine des plages et pieds de dune s’est amplifiée. La largeur de dune se réduit donc progressivement.

Pour tenter de préserver la dune littorale et de maintenir les échanges sédimentaires essentiels entre plage et dune, des travaux expérimentaux, menés en 2015 puis 2020, ont permis d’augmenter l’envol des sables vers l’arrière-plage et le reprofilage naturel de la dune. Cette solution fondée sur la nature doit permettre qu’une nouvelle dynamique se forme entre la plage et le cordon dunaire.

A l’exemple de Carcans, le projet Life Adapto+ permettra de créer de nouveaux outils de gestion avec une portée nationale et européenne dans un type de configuration similaire.

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Localisation : Départements Gironde et Landes

Type de site : Dunaire atlantique

Surface : 98 hectares

Particularité : Site typique des côtes aquitaines : des longs cordons dunaires bordiers à l’avant de dunes boisées (forêts de pins maritimes).

Principaux enjeux : Conservation de la dune bordière, menacée par l’érosion marine en favorisant la translation dunaire naturelle

Faune et flore

Il est possible d’observer le Lézard ocellé (Timon Lepidus), classé comme espèce « vulnérable » sur le livre rouge des reptiles de France Métropolitaine. Plusieurs espèces composent la flore : Oyat (Ammophila arenaria), Cakile maritima, Euphorbia paralias, Calystegia soldanella, Eryngium maritimum, Agropyron (Elytrigia juncea), Immortelle des dunes (Helichrysum stoechas), Linaire à feuille de thym (Linaria thymifolia), etc…

Sur plus de 420 hectares protégés par le Conservatoire du littoral, le Lido de l’Or (Petit et Grand Travers) est constitué de milieux naturels à fort intérêt écologique comme les cordons dunaires, les prés-salés ou les milieux forestiers qui appellent une attention particulière en matière de conservation de la biodiversité. Il fait à ce titre notamment partie du réseau européen de sites Natura 2000.

Entre les zones urbaines de La Grande Motte et Carnon, cet espace est particulièrement fragile, soumis à de fortes pressions d’origines naturelle et humaine. S’il subit les effets d’une forte érosion sur le Petit Travers, la fréquentation touristique tout au long de l’année contribue fortement à la dégradation de la bande côtière.

Après une longue concertation, le Petit Travers avait fait l’objet d’un projet de restauration écologique en 2014. Entre 2017 et 2022, le projet Life Adapto avait contribué à capitaliser et partager l’expérience de renaturation du Petit Travers et alimenter une vision prospective et transversale à moyen et long termes pour le Lido.

Aujourd’hui, l’ambition est d’amplifier le projet sur l’ensemble du Lido, en intégrant le Grand Travers. Ce projet devrait permettre de mieux maîtriser sur le long terme les usages multiples et la très importante fréquentation tout en améliorant les conditions d’accueil, de maintenir voire développer l’activité agricole, de mettre en place des solutions innovantes de gestion des plantations forestières avec l’Office National des Forêts, de connecter le site au réseau fluvial, et de restaurer et ouvrir au public une tour signal du 18e siècle inscrite aux Monuments Historiques. Dans ce contexte projet Life Adapto+ a vocation à apporter des outils d’aide à la décision pour alimenter le projet et anticiper l’actualisation des documents de gestion du site sous le prisme de l’adaptation au changement climatique.

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Localisation : Département de l’Hérault

Type de site : Dunaire méditerranéen / Pré-salé

Surface : 420 hectares

Particularité : coupure d’urbanisation historique entre deux stations balnéaires, sur une bande de sable (lido) qui sépare l’étang de l’Or (lagune) de la mer Méditerranée.

Principaux enjeux : Apporter des solutions de restauration écologique adaptées à la fois aux effets du changement climatique et à la sur fréquentation touristique

Faune et flore

Il est possible d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux comme le Cochevis huppé, la Mésange bleue, le Pouillot véloce, le Rossignol, la Fauvette à tête noire et le Pic vert. Lors des migrations, des passereaux migrateurs sont également observés lors des haltes pour le repos. La flore est aussi extrêmement variée avec plus de 150 espèces, dont 21 sont considérées comme patrimoniales.

Propriété de l’Etat depuis la fin du 19ème siècle et actuellement sous gestion de l’Office National des forêts (ONF), le site de Luzéronde se situe au Nord-Ouest de l’île de Noirmoutier, et fait partie du réseau européen des sites Natura 2000.

Ce site est un « cas d’école » de dune littorale au contact d’un enrochement. Il s’agit d’un cordon dunaire qui protège de la submersion de vastes secteurs agricoles et aquacoles, et plusieurs zones urbanisées situés à l’Est (majoritairement des terrains privés). Ce rempart naturel présente une profondeur qui varie actuellement entre 80 mètres au nord du site et 20 mètres au sud ; zone en contact avec la digue du Devin. En cas de rupture lors d’évènements météorologiques majeurs, l’Ile de Noirmoutier serait fortement impactée.

L’ONF, en tant que propriétaire et gestionnaire de la partie dunaire, et la Communauté de Communes de l’Ile de Noirmoutier (CCIN) dans le cadre de la GEMAPI, travaillent conjointement depuis plusieurs années à la réduction du risque sur la partie sud du cordon dunaire.

Le projet Life Adapto+ a pour objectif de renforcer cette démarche précédemment initiée en améliorant la capacité de résilience de la dune via des actions de renforcement des échanges sédimentaires de pied de dune, et de recul du cordon dunaire (translation accompagnée). Ce projet repose sur l’expertise des structures partenaires (Cdl, BRGM, CEREMA, Observatoire de l’île de Noirmoutier, ONF) ainsi que sur une volonté commune aux acteurs du territoire (CCIN, communes, etc..) de valoriser les approches fondées sur la nature pour faire face aux effets du changement climatique. 

Les conclusions pourraient permettre de créer de nouveaux outils de gestion avec une portée nationale et européenne dans un type de configuration similaire.

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Localisation : Département de la Vendée

Type de site : Dunaire centre atlantique

Surface : 25 hectares

Particularité : Digue naturelle contre la submersion marine fragilisée par son emplacement au contact d’un ouvrage de défense contre la mer.

Principaux enjeux : Maintien de la robustesse de la barrière sableuse en contexte d’érosion marine afin de conserver son rôle protecteur face à la submersion marine.

Faune et flore

Il est possible d’observer l’Ammophila arenaria, le Cakile maritima, l’Euphorbia paralias, la Calystegia soldanella, l’Omphalodes du littoral, l’Eryngium maritimum, ainsi que le Pelobate cultripède (Pelobates cultripes), espèce de reptiles en danger en France métropolitaine.

Suite à une première expérimentation uniquement sur la frange littorale du marais de Brouage entre 2017 et 2022, le périmètre du site a été considérablement élargi et l’accompagnement des acteurs locaux se poursuivra avec Adapto+.

Situé dans l’ancien golfe de Saintonge, le marais de Brouage a été gagné peu à peu sur la mer ces derniers siècles par un envasement progressif lié aux alluvions de la Charente. Ces phénomènes ont été complétés par la présence humaine, qui l’a façonné et endigué pour l’exploitation de diverses activités évoluant au fil du temps : saliculture, ostréiculture, agriculture.

Le projet Life Adapto (de 2017 à 2022) a permis de penser collectivement plusieurs scénarios de gestion et d’évolution de la bande côtière, et leurs conséquences pour le devenir du site face au changement climatique. Pour cette deuxième étape, le projet Life Adapto+ aura un rôle à jouer dans l’accompagnement des acteurs du territoire, publics et socio-professionnels, pour le développement d’outils pour l’évolution de la profession agricole face au changement climatique, voire la relocalisation le cas échéant de certaines activités primaires (céréales, élevage, conchyliculture…). Le tout en pleine concertation avec les professionnels (agriculteurs, chambre d’agriculture, coopératives locales, Conchyliculteurs, Comité Régional de Conchyliculture).

Des études scientifiques pourront aussi compléter ces perspectives (impact physicochimique des submersions des terres agricoles sur les espaces naturels et les zones conchylicoles, étude de l’impact de l’élevage ovin dans des zones proches de la conchyliculture, etc…).

En parallèle des activités humaines, une partie du site dispose également d’un large panel de zones humides très riches et favorables à l’installation et au développement d’une biodiversité remarquable. Situé en plein cœur d’une voie migratoire, le marais de Brouage est en effet un site d’importance majeure pour l’hivernage, le refuge et la migration d’un grand nombre d’oiseaux d’eau.

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Localisation : Département de la Charente-Maritime

Type de site : Marais

Surface : 13 500 hectares

Particularité : Au cœur du site, on retrouve la Citadelle de Brouage, fondée en 1555, et premier port de la façade atlantique au 16è siècle

Principaux enjeux : Valorisation des pratiques favorisant la biodiversité, notamment pour les nombreuses espèces d’oiseaux

Faune et flore

Il est possible d’observer 270 espèces d’oiseaux, dont 69 nicheuses. Les espèces les plus répandues sont les oiseaux d’eau hivernants ou migrateurs en fonction des profondeurs et de la salinité. Outre les oiseaux, le site compte 10 espèces de poissons d’eau douce, 7 espèces d’amphibiens, (Rainette méridionale, Pélobate cultripède, Triton marbré) ainsi que 7 espèces de reptiles dont la Cistude d’Europe, la couleuvre verte et jaune et la couleuvre vipérine. 26 espèces de mammifères s’y reproduisent (La loutre d’Europe, la musaraigne aquatique) En avant des digues, la flore est constituée par des espèces classiques des slikkes (case nue) et schorres (prés-salés) atlantiques avec de vastes peuplements de spartines, salicornes, obiones et de soude.

Le site du Marquenterre, situé dans le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale de la Baie de Somme, est un refuge ornithologique de renommée européenne qui attire chaque année en moyenne 170 000 visiteurs. Espace conquis sur la mer dans les années 1950 et autrefois utilisé pour la culture de tulipes et de jacinthes, il est aujourd’hui formé par des marais, des dunes, des prairies et des roselières.

Avec l’accélération des effets du réchauffement climatique, le site est aujourd’hui vulnérable à une montée des eaux, à des assèchements des zones humides et à une rupture de digue lors des tempêtes. La mise en œuvre de l’approche du projet Life Adapto+ permettra de faire émerger des réflexions et des outils d’aide à la décision dans une perspective d’évolution de la configuration et de la gestion de ce site à partir des solutions fondées sur la nature. Ces évolutions devront concilier les différents usages du site en harmonie dont les activités socio-économiques, les activités primaires comme la pêche à pied ainsi que le maintien de l’attractivité de cet espace naturel. Ces études contribueront au projet du « Grand Marquenterre » dont le but est d’étendre le rayonnement au-delà de ses limites actuelles avec un projet de maison du littoral qui améliorera les capacités d’accueil du public. 

Ce site appartient au Conservatoire du littoral depuis les années 1980 et géré par le Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard ; il fait partie du réseau européen de sites Natura 2000.

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Localisation : Département de la Somme

Type de site : Estuaire

Surface : 483 hectares

Particularité : Refuge pour des milliers d’oiseaux migrateurs avec forte fréquentation touristique

Principaux enjeux : Gestion du flux de visiteurs et de la pratique de la pêche à pied, protection des dunes et valorisation des pratiques favorisant la biodiversité, notamment pour les nombreuses espèces d’oiseaux migratoires.

Faune et flore

Il est possible d’observer plus de 300 espèces : Tadorne de belon, Spatule blanche, Avocette élégante, Gravelots sp. Huitrier pie, Sternes sp., Crapaud calamite, Rainette verte, Liparis de loesel, Elyme des sables…

Propriété du Conservatoire du littoral depuis les années 1990, la Pinède du Bastidon s’étend sur plus de 18 hectares sur le territoire communal de la Londe-les-Maures. Intégré dans un boisement de pins qui se déploie sur la frange littorale, le site est également composé d’une zone humide et de terres agricoles. 

Géré par la commune, ce site mêle propriété publique et privée, activités de loisirs locales et touristiques (port, plage, promenade, camping). Il est très fréquenté pendant la période estivale, avec environ 150 000 visiteurs par an sur le sentier littoral.

Des vestiges de fortifications militaires datant de l’occupation allemande de 1942-1944, demeurent en front de mer. Un long mur de béton marque le trait de côte et atteste d’un recul régulier du littoral depuis des décennies. La proposition est d’étudier les conditions de la renaturation du site par l’effacement des différents points durs du littoral. Ces réflexions sont menées dans l’idée de limiter l’érosion en aval du site, ainsi que de s’inscrire dans la continuité des actions de restauration de la bande côtière initiée par le précédent Life Adapto (2017-2022) sur le site des Vieux-Salins d’Hyères. Séparés par un camping, la pinède du Bastidon et les Vieux Salins d’Hyères sont contenus dans la même cellule hydrosédimentaire. La démarche est également prévue dans le cadre du contrat de baie « Rade de Toulon et des Iles d’Or ».

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Localisation : département du Var

Type de site : pinède littoral

Surface : 18,5 hectares

Particularité : 220 mètres linéaires de mur bétonné sur la côte et quatre blockhaus datant de l’occupation allemande entre 1942-1944.

Principaux enjeux : lutte contre l’érosion, pérennisation du sentier côtier, sensibilisation des populations locales et accompagnement des acteurs du territoire.

Faune et flore

Il est possible d’observer des habitats naturels côtiers classiques tels que le Juncus acutus, les friches halophiles à Elytrigia ssp, l’Étourneau roselin (Pastor roseus), le Geai des chênes (Garrulus glandarius), les pelouses à salicornes et les laisses de mer.

Partenaires locaux :

Situé dans le Nord-Est du Cotentin entre Barfleur et Cherbourg, le Val-de-Saire est un site au paysage remarquable. Il se compose de pointes rocheuses, de plages avec des cordons dunaires à l’arrière desquels se trouvent marais, prairies humides et landes. A ce titre, les récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire font partie du réseau européen de sites Natura 2000.

Le Conservatoire du littoral est un acteur majeur sur ce site depuis 1983, date de sa première acquisition foncière. Il est aujourd’hui propriétaire de plus de 530 ha au total. L’entretien et la surveillance de ses terrains est confiée au SyMEL (Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche) qui assure la gestion, le suivi de la biodiversité et les relations avec les acteurs locaux, notamment les exploitants agricoles en arrière-pays via des conventions d’usage.

La partie littorale est fréquentée classiquement dans les endroits les plus accessibles pour des activités de loisirs (pêche à pied, randonnée, chasse, etc…), avec notamment le passage du sentier de grande randonnée 223 (GR 223). Celui-ci menacé par la forte érosion sur certains points de son linéaire.

Parmi les démarches concrètes, le projet consiste à accompagner les acteurs locaux dans la reconfiguration des usages en s’appuyant entre autres sur les réalisations mises en œuvre sur le site de Fréval (Fermanville) dans le contexte du recul du trait de côte (recul du sentier littoral notamment).

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Localisation : Département de la Manche

Type de site : Côte atlantique rocheuse / Marais arrières-littoraux

Surface : 1 245 hectares

Particularité : Site à la fois agricole et touristique grâce à ses sentiers côtiers

Principaux enjeux : Forte érosion, risque de submersion marine, de salinisation des terres agricoles à moyen et long termes.

Faune et flore

Le Val-de-Saire a un rôle fonctionnel important en halte migratoire, hivernale et en période de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau emblématiques. On peut ainsi y observer le tadorne de Belon, l’avocette élégante, l’échasse blanche ainsi que trois espèces nicheuses de Gravelot, ce qui est remarquable au plan départemental. Les zones humides rétro-littorales accueillent également du triton crêté et les dunes, une plante patrimoniale : le chou marin.