La Baie d’Authie, frontière littorale entre le Pas-de-Calais et la Somme, est un estuaire de type picard. Elle est constituée d’une rive en accrétion (le poulier, rive sud) et d’une rive opposée présentant des tronçons en forte érosion (le musoir, rive nord).

Entre 1258 et 1862, au fur et à mesure de l’accrétion du Poulier (rive sud), l’homme a construit des digues (localement appelées « renclôtures ») pour gagner progressivement des terres cultivables sur les prés-salés. A l’opposée, la rive nord a connu (et continue de connaitre) une forte érosion, particulièrement marquée et visible à l’anse des sternes, au massif dunaire entre le bois des sapins et le bec du perroquet. La surface de schorre (ou prés-salés), quant à elle, progresse par un lent phénomène de comblement de la baie.

Chiffres clés

Superficie : 1200 ha
Superficie protégée : 237 ha
Nombre de visiteurs / an : 450 000

Sur la rive nord, l’érosion du cordon dunaire fait craindre une possible brèche qui menacerait de submersion les terres basses situées à l’arrière (cf : Plan de Prévention des Risques Littoraux). Cette érosion résulte de la combinaison de différents facteurs : l’évolution naturelle du système poulier/musoir sous l’effet de l’action des vagues et du vent, la divagation du lit majeur de l’Authie dans sa baie, et les différents ouvrages construits par les hommes au cours des derniers siècles. La mer et l’Authie modèlent en continu le trait de côte. Cet estuaire est inscrit dans une démarche PAPI (Programme d’Actions de Préventions des Inondations). Afin d’anticiper l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique, différents scenarios ont été étudiés favorisant l’adoption d’une gestion adaptative :

  • Cibler les aménagements indispensables à la sécurité des personnes et les localiser de façon efficace.
  • Reconnecter certains polders avec l’estuaire pour mieux accompagner l’évolution du trait de côte.
  • Concevoir les aménagements en prenant en compte leurs effets de façon globale afin que les protections instaurées à un endroit ne renforcent pas l’érosion ailleurs.

Projet adapto pour le site :

Ces échanges sédimentaires complexes proposent une grande variété de milieux naturels (dunes, polders, prés-salés, prairies bocagères, étangs, …). Cette complémentarité d’habitats offre une halte pour les oiseaux migrateurs et fait l’objet de nombreux usages.

Entre mise en sécurité des biens et des personnes, maintien des usages (chasse, agriculture, pêche), développement éco-touristique et préservation des espaces, un équilibre est à trouver collectivement.

Le Conservatoire du littoral participe à l’aménagement résilient de la baie. Il acquiert progressivement les terrains dont la topographie offre une protection naturelle complémentaire au système d’endiguement défini dans le PAPI. La stratégie est d’utiliser les dunes et marais comme zones tampons devant les ouvrages. En fond de baie, le repositionnement de digues restituera des zones d’expansion de crue maritime. Au niveau du bois des sapins, la création d’une digue en retrait protégera le territoire d’une submersion en cas de rupture de la dune. Toutefois, afin d’éviter la formation de cette brèche, le cordon dunaire, fixé par la plantation de sapins dans les années 1960, doit retrouver sa mobilité.

Le repositionnement de ces digues va impacter les usages actuels (agricoles, randonnées, …). À ce titre, des réunions ont lieu avec les acteurs locaux pour appréhender les conséquences des différentes options d’aménagement sur les activités économiques et trouver des solutions. Un projet de territoire est à co-construire autour de ces nouveaux ouvrages pour valoriser cette interface terre-mer.

Illustrés dans une approche paysagère, les acquisitions foncières du Conservatoire du littoral et les travaux des collectivités locales permettent d’envisager des boucles de cheminement autour de la baie. Au niveau de la Mollière (polder agricole créé en 1850 et acquis en 2002), le projet adapto prévoit d’accroître la qualité écologique de l’estuaire en concevant des zones de reposoir, de nidification et d’alimentation pour les oiseaux. Un schéma global d’accueil autour de la baie définira les travaux à entreprendre dans les années à venir pour développer l’éco-tourisme dans cet espace naturel préservé.

Chronique de site

  • 07 mai 2015 : Conseil scientifique, présentation de la démarche adapto et recommandations en matière de gestion des risques naturels en Baie d’Authie.
  • 30 septembre 2016 : Parcours avec les élus pour appréhender les aménagements réalisés et les projets autour de la Baie d’Authie – Approche paysagère pour mieux comprendre la nécessité d’un travail sur la baie dans son ensemble tant en front de mer qu’en arrière littoral.
  • Août 2018 : échange pour coordination des divers projets autour de la baie.
  • 10 octobre 2018 : COPIL PAPI BSA – présentation du projet Adapto aux acteurs locaux.
  • 28 novembre 2018 : Réunion sur le terrain avec le Préfet du Pas-de-Calais.
  • 21 décembre 2018 : Instauration d’un comité de suivi de la baie d’Authie rive Nord – DDTM (pilote), la CA2BM, DREAL Risques, DREAL Nature, Conservatoire du littoral.
  • 22 janvier 2019 : Parc Naturel Marin, imaginer une coordination entre les Aires Marines Educatives et le projet pédagogique adapto.
  • 06 mars 2019 : Retour d’expériences et visite terrain en Normandie (Communauté de Communes de Coutances Mer et Bocage).
  • 11 mars 2019 : Echanges sur le programme d’actions autour de la baie avec les acteurs locaux.
  • 14 mars 2019 : Cotech travaux urgences Baie d’Authie – DDTM (pilote), la CA2BM, DREAL Risques, DREAL Nature, Conservatoire du littoral.

La baie de Lancieux est un espace gagné progressivement par l’homme sur la mer (polder). Au fil des siècles, la construction successive de digues (digue des Moines, digue de la roche ou digue de Beaussais) et de canaux d’irrigation ont permis de développer l’agriculture.

Le paysage a ainsi été modelé en fonction des besoins alternant entre prés salés, maraîchage, prairies bocagères, vergers de pommiers, cultures céréalières ou prairies humides.

La maîtrise foncière du Conservatoire du littoral sur le polder a permis d’engager une conversion des terrains agricoles. En installant des prairies permanentes sans intrants, l’objectif est d’améliorer la qualité des eaux et de diminuer les enjeux économiques dans un secteur sensible.

La Baie de Lancieux a gardé un caractère sauvage avec des paysages naturels d’une grande diversité, tout en étant habitée et utilisée par les hommes.

Entre le XIIIe et le XVIe siècle, les moines bénédictins de l’Abbaye de Saint-Jacut ont édifié une digue, aujourd’hui appelée « Digue des Moines ». Elle a permis d’assécher le marais maritime permettant une utilisation agricole. Dans un second temps, la digue de la Roche (XVIIIe siècle) a marqué l’extension du polder jusqu’à ses limites actuelles. Le site des marais de Beaussais (polder de Ploubalay) séparé du polder de Lancieux par un cours d’eau, a été asséché par la construction d’une digue au début du XIXe siècle. Ces deux polders contigus constituent un ensemble cohérent au sein de la Baie de Lancieux.

La digue des Moines est l’élément patrimonial le plus ancien du site et représente un témoignage précieux de l’aménagement de l’interface terre-mer des siècles passés.

Projet Adapto pour le site :

Le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer entrainent des changements sur le littoral. Lors des grandes marées, la mer atteint aujourd’hui le sommet des digues et le dépasse parfois lors de tempêtes.

Depuis 2015, une réflexion est menée sur de nouvelles formes d’aménagement afin d’anticiper les effets de l’élévation du niveau de la mer. Une stratégie du recul des digues programmée dans le temps, restitue progressivement à la mer ce que l’homme lui a emprunté.
Accepter le caractère maritime de la baie, c’est transformer le regard des usagers pour accepter de redonner un peu de place à la mer et offrir de nouvelles zones à la promenade.

Laisser rentrer l’eau salée dans les marais rétro-littoraux, de façon maîtrisée, offre une nouvelle zone d’expansion pour la mer, absorbant une partie de son énergie lors des tempêtes et réduit le coût de création et d’entretien des ouvrages de protection. La baie présente les conditions favorables à cette gestion souple de la zone côtière. Plusieurs scénarii de reconnexion ont donc été évalué pour le polder de Lancieux :

  • L’arasement de la digue
  • La création de brèches
  • La mise en place d’une gestion hydraulique par écluse
  • Les submersions spontanées

Ainsi, sur la commune de Lancieux, cet espace de transition permet d’envisager un système de protection en rideaux successifs s’appuyant sur :

  • L’ancienne digue des Moines réhabilitée pour se promener ;
  • Une nouvelle digue de longueur limitée protégeant les biens et les personnes entre la digue aux moines et les zones urbanisées ;
  • L’intrusion de l’eau salée dans la zone restituée à la mer, créant un nouveau marais de prés salés dissipant l’énergie marine.

Il est ici envisagé de concilier enjeux patrimoniaux, environnementaux et usages des espaces naturels, à travers une stratégie d’accompagnement progressif du recul du trait de côte.

Zoom sur le site

Localisation : Côtes d’Armor (22)
Superficie : 111 ha
Zone d’intervention du Conservatoire : 48 ha
Année d’acquisition : 2018

Chronique de site

27 Juillet 2011 : Délibération du conseil de Lancieux prévoyant un système de défense en rideaux successifs : s’appuyer sur la digue des Moines et si besoin mettre en place une 3ème digue pour la protection du camping et des habitations.

2015 : Etude de danger – Diagnostic de l’état de santé de l’ouvrage et recommandations d’entretien. Définition de la zone vulnérable.

2016 : Rencontres avec les maires et élus intercommunaux :  crainte par rapport à l’accueil du projet par les habitants. Souhait d’une mise en valeur des apports du projet pour les habitants et également pour le tourisme. Prise de conscience de la problématique à venir sur le changement climatique sur lequel la Communauté de Communes va devoir travailler dans le cadre de la GEMAPI.

04 novembre 2016 : Présentation des résultats des études universitaires géomorphologiques et paysagères aux élus de la Côte d’Emeraude. Questionnement autour du financement du projet et de l’intérêt de mettre en place une action de reconnexion plutôt que de laisser faire la nature. Souhait de pouvoir associer aux différents scénarios, un chiffrage et une faisabilité technique et juridique.

15 novembre 2016 : Journée d’échanges entre les élus normands du val de Saire (site Licco) et les élus de la baie de Lancieux sur l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique.

2017 : « Services écosystémiques d’un complexe Slikke-Schorre »+ « Biogéomorphologie et estimation du service d’atténuation du marais maritime de la Baie de Lancieux » (étude EPHE).

21 novembre 2016 : Réflexion avec la marie de Lancieux pour instaurer une DUP pour maîtriser le foncier, élément clé pour l’avancement du projet adapto.

06 novembre 2017 : COPIL pour la mise en place de la GEMAP.

11 juillet 2018 : Comité de gestion des sites du Tertre Corlieu et marais de Beaussais.

08 août 2018 : Echange avec le maire de Lancieux sur les acquisitions foncières et la gestion hydraulique du marais de Lancieux.

Novembre 2018 : Acquisition de la parcelle AH 238.

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Bretagne
Port du Légué,
8, quai Gabriel-Péri – BP 60474
22194 Plérin Cedex
Tél. : 02 96 33 66 32 
bretagne@conservatoire-du-littoral.fr

Contact Adapto :
Tony DUROZIER
t.durozier@conservatoire-du-littoral.fr

Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, le bassin d’Arcachon est constitué d’importants prés salés, endigués alors par de grands propriétaires terriens privés dans un objectif productif.

Le Domaine de Certes et de Graveyron et l’Ile de Malprat, sites du Conservatoire du littoral dans le cœur du bassin d’Arcachon, sont sous influence plus ou moins directe du delta de la Leyre et offrent une fenêtre naturelle dans un secteur urbanisé. Ces trois sites étant fortement associés à l’identité du territoire, la population locale y est très attachée.

Pour le Domaine de Graveyron comme pour l’Ile de Malprat, les brèches constatées dans le système d’endiguement ont été laissées libres d’évolution. Les casiers hydrauliques envahis régulièrement par la mer ont changé de configuration en évoluant vers des surfaces de prés salés.
Après une vingtaine d’années, on constate que l’ouverture de la brèche de Graveyron s’est stabilisée à une largeur d’environ 20 mètres. Aux alentours de cette brèche, la digue s’est transformée en un bourrelet qui s’est abaissé et élargi mais qui ne s’est pas totalement effacé.
A l’intérieur du casier hydraulique, un pré salé s’est installé et s’est régulièrement exhaussé : cet espace contribue désormais à absorber l’énergie de la lame d’eau par ses caractéristiques de structure (surface, rugosité et absorption de la végétation de prés salés) et par son profil altimétrique.

Projet adapto pour le site

Bénéficiant de la gestion souple du trait de côte depuis 1996, le site du delta de la Leyre est un site avancé.

De nombreuses études accompagnent le secteur, notamment le programme de recherche pluridisciplinaire appliqué Liteau Barcasub de 2010 à 2013 qui a débouché sur la proposition de plusieurs scénarios d’évolution possibles pour les domaines endigués du Delta.

Adapto se saisira du retour d’expérience sur les secteurs partiellement reconnectés à la mer, qui bénéficient d’une quantité très importante de données recueillies lors des 15 dernières années.

Le projet adapto sur ce site pilote va principalement permettre de mettre en valeur ces données, pour les transmettre au public dans le cadre de la réalisation d’outils et de programme pédagogiques.

L’approche paysagère qui va être réalisée en coopération avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement 33 sera un outil précieux. Tout comme l’analyse historique.

Chronique de site : le projet adapto

2017
11 octobre 2017
 : Les gestionnaires espagnols du projet européen de coopération franco-espagnol Txinbadia+ visitent le site du delta de la Leyre.

2018
2
018 : Campagne de suivi photographique dont les résultats seront comparés à ceux de 2007.

30 mai 2018 : Le projet adapto est présenté à la DREAL Aquitaine, au service Mer et Littoral de la DDTM33 en octobre, en Conseil de Rivages, et à l’Atelier Dynamiques Littoral du Ministère à Capbreton.

26 mars 2018 : Le projet adapto est présenté au comité de gestion réunissant les élus de la Gironde, le gestionnaire (Cd33) et le Conservatoire.

Octobre 2018 : Rencontres des Gardes du littoral aquitain sur le thème de l’adaptation au changement climatique, avec la participation d’Hervé Le Treut, Cyril Mallet de l’Observatoire de la côte Aquitaine, le Directeur du GIP littoral aquitaine, le Conservatoire botanique Sud Atlantique et le Caue 33. Présentation du projet adapto et du site pilote du Delta.

2019 
17 janvier 2019
 : Présentation du projet adapto au comité de gestion du Domaine de Certes et de Graveyron associant Cdl et CD33 en présence des élus du département.

07 février 2019 : Conférence à l’Aquaforum de l’Association Terre et Océan à Bègles (33), présentation par la délégation Aquitaine des actions de gestion souple du trait de côte et du projet adapto des sites pilotes en Aquitaine (Delta de la Leyre – Ile Nouvelle).

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Provence-Alpes-Côte d’Azur
3, rue Marcel-Arnaud
13100 Aix-en-Provence
Tél. : 04 42 91 64 10
paca@conservatoire-du-littoral.fr

Situé entre les communes de Bastia et Penta di Casinca, en Haute-Corse, le site du delta du Golo s’étend sur un linéaire côtier de près de 30 km. Il s’agit d’une formation basse et sableuse avec formation d’un lido, fermant l’étang lagunaire de Biguglia. Sa physionomie basse et son substrat rendent cette zone vulnérable aux différents aléas côtiers et notamment aux épisodes météo marins extrêmes. La richesse, l’originalité et les pressions qui s’exercent sur ces zones ont amenés le Conservatoire du littoral à y mener une action de maitrise foncière sur près de la moitié du linéaire côtier.

Sur ce linéaire côtier doivent être comprises et utilisées pour organiser la coexistence des espaces naturels avec des enjeux économiques importants à travers l’élaboration de schémas d’intentions pour une gestion intégrée de l’espace littoral.

Sur certaines parties de ce linéaire, les milieux sont à l’abandon et les cordons dunaires sont fortement fragilisés par des impacts naturels (tempêtes et houle) ou anthropiques (bâtis proches du trait de côte et fréquentation motorisée anarchique des plages). Sur les terrains du Conservatoire, des mesures de protection (comme la pose de ganivelles) permettent de répondre aux problématiques de fréquentation anarchique des plages et de laisser les cordons dunaires se reconstruire et se stabiliser, retrouvant leur fonction de barrière naturelle contre les intrusions salines.

En outre, le site du delta du Golo héberge une biodiversité remarquable avec, par exemple, sur le site de Mucchiatana la présence du genévrier oxycèdre à gros fruits, de la tortue d’Hermann ou de la cistude ; espèces emblématiques et d’intérêt patrimonial majeur. Au-delà de ces espèces, l’histoire géologique du delta a aussi permis l’expression d’habitats humides et côtiers remarquables, qui sont aujourd’hui reconnus et pris en compte : réserve naturelle de l’étang de Biguglia, ZNIEFF et périmètres Natura 2000.

Une étude menée par le BRGM et basée sur l’évolution du trait de côte de 1948 à 2007, a mis en évidence différentes tendances d’évolution du trait de côte à l’échelle du site : certaines zones sont en accumulation sableuse et le trait de côte y a continué d’avancer vers la mer, alors que d’autres sont en érosion, avec des taux locaux d’érosion aux alentours de l’embouchure du Golo pouvant atteindre les 100 m en 50 ans. A partir de cette analyse historique, le BRGM a réalisé des projections de l’évolution future du rivage à l’échéance 2050.

Le Conservatoire mène un travail d’essaimage de la démarche adapto auprès des acteurs publics et privés du territoire, avec par exemple une sensibilisation au nettoyage raisonné des plages ou un accompagnement dans leurs démarches d’aménagement durable et la prise en compte des enjeux de long terme.

Projet pour le site

Les axes de réflexion qui ont alimenté l’évolution du projet pour ce site sont nombreux mais sectorisés (fonctionnement hydro-sédimentaire, suivis naturalistes, volets paysagers, …). Il conviendra de les valoriser dans un effort de connaissance plus intégré. Par ailleurs, le site mérite un accompagnement local pour suivre les évolutions du milieu où les dynamiques naturelles s’exercent désormais plus librement.

Des scénarios prospectifs alimentés par le volet économique, serviront de base aux dialogue avec les acteurs locaux de la plaine orientale (élus, associations, professionnels, particuliers, services de l’Etat).

Ces étapes sont les conditions nécessaires à la solidité de solutions partagées.

Par ailleurs, le Conservatoire continuera son effort de protection de l’espace littoral grâce à des actions foncières, des travaux de restauration du cordon dunaire et des aménagements pour l’accueil du public.

Chronique de site

Septembre 2018 : réunions avec des acteurs économiques (hôtellerie) des sites d’étude avec le bureau BRLi. Le but de leur présenter les résultats des scénarios d’aménagements envisagés, de l’analyse coût/bénéfice et de l’analyse multicritère.

Octobre 2018 : réunions d’information auprès d’habitants des lotissements situés sur le cordon dunaire des communes de Biguglia et Borgo : présentation d’un plan technique de restauration et de protection de l’espace littoral, recueil des impressions des participants et réponses aux questionnements. Lire le compte rendu.

Février et mars 2019 : présentation de plans techniques de restauration et de protection de l’espace littoral aux mairies de Furiani et Castellar di Casinca.

Printemps 2019 : travaux d’aménagement réalisés dans le cadre d’Adapto sur les communes de Borgo et Venzolasca.

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Corse
Résidence Saint Marc
Rue Juge Falcone
20200 Bastia
Tél. : 04 95 32 38 14
corse@conservatoire-du-littoral.fr

La morphologie de l’estuaire de l’Orne de Caen à la mer a été considérablement modifiée suite à la création du canal en 1857. Le fleuve de l’Orne, après avoir traversé Caen, se dédouble en deux lignes tendues qui organisent le territoire. Ces deux fils d’eau, Orne et canal, compris entre deux plateaux agricoles et urbains, inspirent des paysages très variés qui évoluent à travers eux. Le profil ouest guidé par le canal, donne une vision portuaire et industrielle. A l’est, la rivière change au rythme des marées pour alimenter un patrimoine de nature : la baie de l’Orne.

L’endiguement de la rivière a induit la disparition du schorre sur la majeure partie du site. Les flancs de l’Orne ont été poldérisés jusqu’à son embouchure. La digue du marais de Cagny a été construite au XVIIIème siècle, transformant l’ancien méandre et ses prés-salés en prairies humides pâturées. Le polder des Terrains François résulte d’un endiguement récent (années 1960) sur un lais de mer. Ainsi, en aval du barrage de Montalivet (Caen), la zone d’expansion latérale des habitats et des crues maritimes n’est plus présente que sur environ 1/5ème du linéaire du fleuve.

En 2011, la digue du marais de Cagny a cédé, entrainant une inondation des zones basses. Lors des grandes marées, la mer dépasse occasionnellement le sommet de la digue obligeant à fermer périodiquement la piste cyclable aménagée sur la crête de l’ouvrage. Il convient de réfléchir à son devenir et plus largement aux terrains situés en arrière.

Aujourd’hui, les éléments de connaissance disponibles sur ce site montrent que le maintien en l’état de ces polders n’est pas l’unique façon d’appréhender l’avenir de ce territoire. En effet, le retour à une végétation de prés salés sur le secteur des Terrains François présente des intérêts économiques, de biodiversité et de paysage certains.

Sur les marais de Cagny, le programme LiCCo (Littoraux et Changements Côtiers), mené de 2011 à 2014 a ap­porté des éléments de compréhension de l’évolution de l’estuaire de l’Orne. Une réflexion commune a été menée avec l’ensemble des acteurs locaux sur ce que pourrait être le littoral de demain. L’adaptation de cet estuaire dans un contexte de réchauffement climatique et d’élévation du niveau de la mer s’appuie donc sur :

  • une vision à 2050 : l’essor d’un grand territoire estuarien, plus large, plus profond pour une plus grande résilience climatique ;
  • une trajectoire à 2025 : la mise en œuvre de projets concrets et localisés de décloisonnement latéral et de mobilité de la bande côtière

L’Orne, fortement chenalisée, manque d’espace d’expansion de crues : cela pose la question du décloisonnement des polders et marais attenants dans une perspective d’adaptation au changement climatique.

Projet Adapto pour le site :

Sur Sallenelles, la démarche consiste à définir avec les acteurs locaux les aménagements d’ouverture au public lors de la remise en eau des Terrains François.

Concernant le marais de Cagny, un processus de réflexion et de définition de projet est à engager, en premier lieu par les approches historiques et paysagères, puis par la définition de scénarios prospectifs. Dans un scénario d’élévation du niveau de la mer, d’érosion et de remontée des nappes phréatiques, la digue actuelle du marais de Cagny deviendrait obsolète et son action de pro­tection nulle. En s’appuyant sur cette analyse, le Conservatoire du littoral et le Conseil Départemental du Calvados, gestionnaire des espaces naturels, travaillent sur une alternative à la piste cyclable.

En cas de restauration du caractère maritime du marais, des promenades pédestres, cyclables et fluviales offrent alors de nouvelles ambiances de visites au public. Partant de la Maison de la Nature et de l’Estuaire, ces cheminements participent au maintien de son attractivité au cœur de la baie. En parallèle, une concertation est à mener avec Normandie Cabourg Pays d’Auge, la Chambre d’Agriculture, la Safer, le Conservatoire du littoral et les agriculteurs locaux pour planifier l’évolution progressive de leurs outils de travail dans les années à venir pour ce scénario.

Zoom sur le site

Localisation : Calvados (64)
Superficie : 350 ha
Zone d’intervention du Conservatoire : 813 ha
Année d’acquisition : 2018
Superficie 230 ha acquis, 120 ha affectés : 43% de la zone d’intervention

Étude Esquisse à 2050 : Télécharger le fichier

De plus, intégrer le changement climatique oblige à voir plus large que la simple embouchure de l’estuaire de l’Orne (zone d’intervention du Conservatoire du littoral). Redonner un caractère maritime à l’Orne nécessite une stratégie réfléchie à l’échelle de l’Orne et donc de Caen jusqu’à la mer. Envisager l’adaptation à travers différentes étapes d’ici 2050 sollicite l’intervention de divers acteurs :

  • Le Département du Calvados (voie verte, espaces naturels sensibles, …), le CPIE
  • La Ville de Caen, la Communauté Urbaine Caen la Mer, la Communauté de Communes Normandie Cabourg Pays d’Auge et les communes situées à l’aval de l’estuaire (GEMAPI, Documents d’urbanisme, aménagement urbain de la presqu’île…)
  • Ports de Normandie (schéma directeur d’aménagement portuaire)
  • Les services de l’Etat (Plan de Prévention des Risques).

D’une superficie de 635 km2, l’estuaire de la Gironde est le plus vaste estuaire d’Europe occidentale. Les alluvions apportées par la Garonne et la Dordogne participent à la formation de vasards dans l’estuaire de la Gironde : chaque année entre 1,5 et 3 millions de tonnes de particules en suspension se déposent en formant des bancs qui peuvent évoluer en îles. Le polder de Mortagne-sur-Gironde et l’Île Nouvelle, auparavant espaces de céréalicultures, ont été achetés par le Conservatoire du littoral après la tempête Martin de 1999, alors qu’ils étaient en partie envahis par la mer. Le Conservatoire a, sur ces espaces, décidé de ne pas obstruer les brèches et de laisser faire les marées et de suivre l’évolution de ces milieux.

Polders de Mortagne-sur-Gironde (17)

Sur la rive nord de l’estuaire de la Gironde, des polders ont été créés entre 1960 et 1970 sur la commune de Mortagne-sur-Gironde dans le but d’installer une production agricole intensive sur des prés salés estuariens auparavant peu exploités et régulièrement recouverts par les eaux saumâtres.

La tempête Martin en 1999 a créé des brèches dans le système d’endiguement d’un polder situé à l’aval du port de Mortagne-sur-Gironde et l’eau a envahi cet espace. Pour protéger les habitations, une nouvelle digue a alors été construite plus en retrait vers l’ancienne ligne de rivages. Le Conservatoire du littoral s’est porté acquéreur des parcelles situées dans l’ancienne zone endiguée et le Conservatoire Régional des Espaces naturels (CREN) Poitou-Charentes assure la gestion de ces terrains depuis cette époque.

Sur ce site, les vitesses de sédimentation observées sont spectaculaires : en l’espace de dix ans, le niveau topographique initial a été regagné, et une reconquête progressive d’une végétation caractéristique des marais estuariens s’est engagée. Outre les qualités intrinsèques de ces milieux, les roselières jouent un rôle tampon en absorbant une partie de l’énergie de la houle incidente, ce qui diminue son impact sur le trait de côte.

L’Ile Nouvelle (33)

L’Ile Nouvelle apparaît pour la première fois sur les cartes en 1825, sous la forme de deux îles, île Bouchaud et île Sans-Pain, façonnées par la rencontre des sédiments issus des fleuves Garonne et Dordogne et des sables marins. L’île apparaît en une seule entité après 1866.

Du milieu du XIXe siècle aux années 1960, l’Ile Nouvelle est exploitée pour ses terres fertilisées par le limon de l’estuaire. Au départ viticole, elle échappe au fléau du phylloxera qui ravage les vignes françaises à la fin du XIXe grâce aux inondations régulières du fleuve qui noient le puceron à l’origine de la maladie. La viticulture laissera place à la céréaliculture dans les années 1960. Le dernier agriculteur de l’île met fin à son activité en 1997.
C’est pour son remarquable potentiel écologique que le Conservatoire du littoral achète l’île en 1991. Sa gestion est confiée au Département de la Gironde.

Deux évènements climatiques majeurs vont orienter les choix du Conservatoire et du Département pour les projets à mener.
Lors de la tempête Martin en 1999, une brèche se crée dans la digue de l’île Sans Pain et entraîne une importante inondation de cette partie de l’île et du village et une prise de conscience sur la nature des projets à mener. Dès lors un programme de renaturation par ouverture volontaire d’une brèche semble possible sur cette île. Le gestionnaire et le propriétaire s’enrichissent des expériences hollandaises en matière de reconnexion marine pour amorcer un programme de renaturation. L’île est jumelée au titre du programme EUROSITE2 avec l’île néerlandaise de Tiengemeten.

La tempête Xynthia de 2010 crée une nouvelle brèche sur la digue nord-est de l’île Bouchaud et accélère l’objectif pleinement assumé depuis le début « de laisser l’île s’inonder par les eaux du fleuve ». Cette partie nord en relation directe avec le fleuve évolue rapidement : l’île se déboise, une vasière s’installe et laisse progressivement place à une roselière aujourd’hui riche et accueillante.

Un plan de gestion est lancé en 2006 par le Conservatoire pour définir les objectifs à long terme sur le site. Ils se résument à renaturer cette île agricole au travers d’une gestion « souple » du trait de côte sur la partie nord (Bouchaud), une gestion contrôlée des niveaux d’eau sur la partie sud de l’île (Sans Pain). Ce mode de gestion entrepris il y a plus de 10 ans déjà permet de restaurer l’état originel des marais estuariens qui préexistaient avant la « période viticole et agricole ». Très vite, la flore et la faune recolonisent les espaces, la biodiversité se réinstalle.
Parallèlement à la renaturation de l’île, le Conservatoire et le Département de la Gironde ont voulu garder la mémoire des hommes ayant vécu et travaillé sur l’île en conservant et en mettant en valeur son patrimoine bâti. Un vaste programme de restauration des bâtiments de l’île Sans Pain (le chai, la maison du régisseur, l’école et les logements des ouvriers agricoles) et des ouvrages hydrauliques a été réalisé et terminé en 2016. Pour accueillir le public, (point essentiel du projet) un circuit a été aménagé dans la partie sud avec platelage en bois et affut.
La zone au nord continue d’évoluer librement depuis la tempête de 2010, un casier tampon protège cette zone laissée en « libre évolution » du casier sud qui accueille le public. 
L’Ile Nouvelle est un Espace Naturel Sensible du Département de la Gironde, véritable « laboratoire à ciel ouvert » de la renaturation. Elle offre la découverte des marais estuariens, de ses espèces, des paysages identitaires de l’estuaire de la Gironde. Elle garde la mémoire de la vie passée des îlouts, ses anciens habitants. Enfin, c’est une vitrine d’une gestion souple du trait côte déjà engagée depuis près de 10 ans, symbole de l’adaptation au changement climatique et un magnifique espace de démonstration des bénéfices que la nature nous offre.
La partie nord de l’Ile (ancienne île de Bouchaud) est fermée au public pour garantir un espace de quiétude aux multiples espèces d’oiseaux qui la fréquentent.

Projet pour le site

L’estuaire de Gironde est un site précieux pour le projet adapto car ce secteur bénéficie de suivis complets organisés par les gestionnaires ; l’évolution de ces territoires servira de référence pour d’autres site, à ce jour plus en amont dans la démarche. L’estuaire de Gironde pourra ainsi alimenter le réseau des sites adapto confrontés à des enjeux similaires.

La présence des deux sites expérimentaux permettra également d’engager des réflexions sur le devenir d’autres polders de l’estuaire de la Gironde en situation similaire, afin d’y mener avec les acteurs locaux des études de prospective ouvrant sur plusieurs scénarios d’évolution.

Le projet adapto mettra principalement en œuvre des actions de suivis poussées : avifaune, piscifaune, crustacés, cartographie des milieux, analyse et modélisation de la sédimentation, acceptation sociale, services écosystémiques, évolution paysagère.

Cet ensemble de données permettra de présenter aux acteurs locaux les bénéfices écosystémiques rendus par ces espaces naturels.

Ile Nouvelle

La brèche à marée haute – juillet 2018

La brèche à marée basse – juillet 2018

Le site de l’Ile Nouvelle est un exemple très avancé de gestion souple du trait de côte, les nombreux suivis engagés et les travaux réalisés ces dix dernières années livrent de nombreuses réponses sur les services offerts par la reconnexion marine : évolution de la couverture végétale, diversité d’espèces d’oiseaux, zones de refuge/nourricerie pour les poissons, etc…

Le projet adapto mettra en œuvre notamment deux actions :

  1. La mise en œuvre de la Convention recherche IRSTEA (Institut de recherche des sciences et technologies de l’environnement et l’agriculture) relative aux services écosystémiques afin de disposer d’un d’inventaire des bénéfices liés à la reconnexion estuarienne (2018-2020).
  2. La mise en œuvre de la méthode « indicateurs qualité écologique des habitats » avec le MNHN.
  3. Le suivi de la bathymétrie de la brèche et la coursive par le BRGM.

L’étude de perception sociale des acteurs et usagers du site. Cet ensemble de données permettra de présenter aux acteurs locaux les services rendus par la nature et la faisabilité d’une gestion souple sur une île de l’estuaire.

Zoom sur le site

Localisation : Charente-Maritime (17) et Gironde (33)
Superficie de l’estuaire : 635 000 ha

Ile Nouvelle (îles réunies en une seule)

Superficie : 317 ha
Ha endigués : 200 ha

Mortagne

Superficie : 270 ha

Chronique de site

Mortagne-sur-Gironde
Septembre 2018 : 
Reconduction campagne de photos pour l’observatoire du paysage des polders Mortagne-sur-Gironde – CREN + campagne de photos aériennes.

Ile Nouvelle
2018
30 mai 2018 : Le projet adapto est présenté à la DREAL Aquitaine.

26 mars 2018 : Présentation d’adapto au comité de gestion réunissant les élus de la Gironde, le gestionnaire (Cd33) et le Conservatoire du littoral.

Eté 2018 :  47 ha de Domaine Public Fluvial sont affectés au Conservatoire du littoral par le Grand port maritime de Bordeaux.

Eté 2018 : Projection du film « Et demain, on fait quoi ? » dans une école de Pauillac. Organisée par la Délégation Aquitaine en partenariat avec le CPIE Médoc (Centre permanent d’initiative à l’environnement) déjà très impliqué dans son programme pédagogique sur les questions du changement climatique et de gestion souple .

13 septembre 2018  : Présentation du projet adapto au Copil local qui regroupe gestionnaire, partenaires, services de l’Etat, scientifiques et usagers.

Novembre 2018 : Signature d’une convention de partenariat avec IRSTEA (2018-2020). Mise en place d’un programme de recherches et développement pour évaluer les services de la reconnexion estuarienne par l’étude du fonctionnement trophique des communautés aquatiques et approche des services écosystémiques associés (volet économie/écologie).

2019
17 janvier 2019 : comité de gestion du site associant Cdl/Cd33 en présence des élus du département, présentation des programmes de suivis scientifiques dans le cadre d’adapto.

07 février 2019 : Conférence à Sadirac (33), présentation Adapto par la délégation Aquitaine sur les actions de gestion souple du trait de côte des sites pilotes en Aquitaine (Delta de la Leyre – Ile Nouvelle). Conférence organisée par l’Association Terre et Océan. 40 participants.

Contact :

Conservatoire du littoral
Mortagne-sur-Gironde – Délégation Centre-Atlantique
10, rue Docteur Peltier
CS 50081 – 17302 Rochefort Cedex
Tél : 05 46 84 72 00
centre-atlantique@conservatoire-du-littoral.fr .

Ile Nouvelle – Délégation Aquitaine
74, rue Georges-Bonnac,
Les Jardins de Gambetta, tour n° 2,
33000 Bordeaux
Tél. : 05 57 81 23 23
aquitaine@conservatoire-du-littoral.fr

Situé en frange littorale des marais de Brouage, entre la presqu’île de Marennes au sud et les coteaux de Moëze au nord, le marais de Moëze s’est formé au fil du temps, par l’envasement progressif du golfe de Saintonge par les alluvions de la Charente. Peu à peu transformé par l’Homme en marais salants, par creusement et endiguement, le marais d’aujourd’hui en garde la mémoire dans son paysage typique fait de bossis et de canaux. Après un abandon progressif des salines, les anciennes parcelles salicoles du cœur du marais s’envasèrent peu à peu pour être reconverties, à partir du XIXème siècle, en prés de fauche et en prairies pour l’élevage extensif, tandis que certaines de la zone littorale ont été recreusées et réutilisées pour l’ostréiculture. Certaines parties du marais ont, plus récemment, été drainées pour permettre la culture de céréales.

Ce site dispose d’un large panel de zones humides favorables à l’installation et au développement d’une remarquable biodiversité. Situé en plein cœur d’une voie migratoire et disposant de milieux propices, ce site est d’une importance majeure pour l’hivernage, le refuge et la migration d’un grand nombre d’oiseaux d’eau et il est occupée en partie depuis 1985 par la réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron.

Sur ce vaste marais fort d’un patrimoine historique, naturel et humain, la digue côtière est fragilisée par les aléas climatiques récurrents. Plusieurs scenarios de gestion et d’évolution du trait de côte sont à étudier pour le devenir du site.

Projet pour le site

La digue en terre située en bordure de mer sur le site de Moëze subit les assauts des vagues et de la houle de façon récurrente et pose ainsi des problèmes d’entretien fréquent. La rareté des matériaux nécessaires à ces travaux rend de plus en plus difficile le maintien à niveau de cet ouvrage. Plus au nord, un cordon dunaire fragilisé par l’érosion assure la défense à la mer. Dans ce contexte, le Conservatoire souhaite accompagner l’évolution de ce site, par une démarche concertée et partagée.  Pour cela, différents scénarii de gestion du trait de côte seront étudiés et analysés en fonction des enjeux locaux de paysage, biodiversité, économie et perception sociale. Cela permettra de fournir des éléments de réflexion, d’aide à la concertation et à la décision.

Zoom sur le site

Localisation : Charente-maritime (17)
Superficie : 1 800 ha
Création Réserve Naturelle Moëze-Oléron : 1985
Linéaire côtier : 10 km

Chronique de site

2016

  • Réalisation d’un diagnostic historique et paysager du marais de Brouage – ENSP.

2017  

  • Mars : Présentation du diagnostic paysager au Forum des Marais.
  • Mars à août : Réalisation d’un diagnostic agricole – Cdl /CA17.
  • Août : Présentation du diagnostic agricole aux Agriculteurs du marais.
  • Octobre : Signature Life adapto.

2018

  • Janvier : Lancement étude BRGM modélisant différents scénarii de gestion du trait de côte.
  • Mai : Comité technique – présentation de la construction du modèle hydrodynamique BRGM.
  • Septembre : Comité technique – présentation des premiers résultats de modélisation du BRGM.

2019

  • Février : Comité des maires de l’Entente des marais de Brouage – présentation des premiers scénarii de gestion du trait de côte.

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Centre-Atlantique
Village multimédia Zola
10, rue Docteur Peltier
CS 50081
17302 Rochefort Cedex
Tél : 05 46 84 72 00
centre-atlantique@conservatoire-du-littoral.fr

Un lido est un cordon littoral sableux qui ferme une lagune. Celui du Petit et Grand Travers, également nommé lido de l’Or, sépare l’étang de l’Or de la mer Méditerranée, coupe deux secteurs fortement urbanisés (Carnon et la Grande Motte), mais offre une succession de cordons dunaires, prés salés et milieux forestiers d’une grande valeur écologique, paysagère et culturelle.
Il est en grande partie propriété du Conservatoire du littoral qui intervient sur ce site depuis 1976.

Le site du lido du Petit et Grand Travers appartient à une cellule sédimentaire plus vaste (la baie d’Aigues Mortes), qui subit les effets d’une érosion régulière.
En 2008, le département de l’Hérault a mis en œuvre des travaux d’urgence pour l’ensemble de cette baie, où les plages et les cordons dunaires menaçaient de ne plus remplir leur rôle de barrière naturelle contre les entrées marines. Une vaste opération de rechargement a été réalisée : un million de mètre cube de sédiments apportés par le Rhône ont été extraits puis déversés sur quatre secteurs de la baie d’Aigues Mortes (avec un bénéfice estimé entre 300 000 et 400 000 m³ pour le lido de l’Or).

Le programme d’aménagement durable du lido, étudié et concerté pendant 10 ans, a abouti en 2015 à la renaturation de la dune et la réorganisation complète de l’accueil sur le site. Le fait structurant de cette opération est la suppression d’un tronçon de la route construite sur la dune, qui a permis aux dynamiques naturelles de reprendre leurs droits. Télécharger le fichier (Réaménagement du Lido du Petit et grand Travers – Présentation publique du projet 2014)

Petit Travers avant travaux

Petit Travers après travaux

Projet pour le site

Dans la palette d’exemples de démarches du projet adapto, le site du Petit et Grand Travers fait partie des sites les plus aboutis. Les travaux d’envergure réalisés de 2003 à 2015 sont le fruit d’une volonté commune entre le Conservatoire et ses partenaires (Département de l’Hérault, communes de Mauguio-Carnon et La Grande Motte, Pays de l’Or Agglomération).

Ce site permettra donc un retour d’expérience pour les autres sites du réseau. Un récit de site permettra de consolider la mémoire de l’histoire du site et d’organiser un passage de relais entre les différentes générations de parties prenantes s’appuyant sur l’important travail de concertation réalisé. Par ailleurs, le site mérite un accompagnement local pour poursuivre cette dynamique de concertation pour continuer à en faire un site atelier et novateur en terme de gestion souple du littoral.

Le projet prévoit aussi de suivre l’évolution du milieu sous l’influence de dynamiques naturelles plus souples et spontanées, mais aussi celle de la perception des usagers du site dans un contexte d’utilisation et d’appropriation d’un projet de ce type. Enfin, un travail prospectif permettra d’évaluer la pertinence de différents scenarii d’aménagements au Grand Travers intégrant l’économie, la biodiversité, les aspects paysagers et environnementaux, sociétaux, juridico-économiques et administratifs.

Chronique de site

Décembre 2018 : Journée adapto en Occitanie, sensibilisation des élus sur un site aménagé pour l’adaptation au changement climatique : Le Petit et Grand Travers.
20 élus de différents territoires sont présents et échangent sur l’expérience acquise au Petit et Grand Travers. Télécharger le fichier (Journéee adapto en Occitanie – Présentation du site du Lido d’Or secteur du Petit Travers_20181213.pdf)

Février 2019 : travail des étudiants du master Gestion des Littoraux et des Mers de l’Université de Montpellier : recueil de données historiques générées durant la concertation sur le projet de réaménagement du lido de l’Or.

Mai 2019: campagne de photos aériennes par cerf-volant (voir l’actualité).

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Languedoc-Roussillon
165, rue Paul-Rimbaud,
34184 Montpellier Cedex 4
Tél. : 04 99 23 29 00
languedoc-roussillon@conservatoire-du-littoral.fr

En Guyane, de grands bancs de vase se déplacent le long du littoral, de l’est vers l’ouest. Lorsqu’ils sont présents, ils dissipent la houle, protègent les côtes de l’érosion, des mangroves peuvent s’y développer. Lorsqu’ils sont absents, les vagues déferlent sur les plages, l’érosion est plus forte. Les côtes Guyanaises, de cette façon, sont hautement dynamiques et mouvantes.

Jusqu’au début des années 1980, le littoral de Mana était composé d’une mosaïque de milieux humides, et de mangroves en bord de mer. Cette zone, appelée « Savane Sarcelles », a alors été convertie en un grand polder à vocation rizicole de 5 000 ha, qui a engendré la création de nouveaux habitats humides ouverts et très riches en biodiversité.

Entre 2000 et 2016, en l’absence de banc de vase protecteur, la côte a reculé d’un kilomètre et demi.

A ces problèmes d’érosion, se sont ajoutés d’autres contraintes et difficultés qui ont précipité la fin du grand projet de développement rizicole du site : modifications réglementaires d’exploitation, changements de propriétaires et difficultés économiques diverses.

Cette déprise agricole a entrainé, une fermeture des habitats humide, moins riche en biodiversité.

Le polder de Mana est connu pour sa richesse ornithologique remarquable et unique à l’échelle de la Guyane. Il accueille, chaque année, des centaines de milliers d’oiseaux de plus de 200 espèces différentes. Parmi ceux-ci, les limicoles migrateurs représentent les effectifs les plus importants, et pour eux, la conservation de la capacité d’accueil du polder de Mana est un enjeu de conservation d’ordre mondial.

Conscient de ces enjeux, le Conservatoire développe une action de maîtrise foncière pour protéger cet espace et conserver sa richesse en mettant en place un projet de site se basant sur une utilisation agricole diversifiée, l’ouverture au public et une valorisation écotouristique basée sur l’observation des oiseaux.

Projet pour le site

Le programme adapto prévoit la mise en place de plusieurs études dont certaines sont indispensables à l’élaboration du plan de gestion du site. L’étude du BRGM visant à modéliser la projection du trait de côte à moyen terme, en est un exemple. Elle permettra de définir la limite à fixer entre la zone naturelle où une gestion souple de trait de côte sera expérimentée et la zone exploitée, et ainsi mettre en place une stratégie de gestion adaptée.

L’entretien des milieux ouverts par la présence de bovins couplé à la restauration du réseau hydraulique contribuera au maintien de zones humides favorables à l’avifaune. La richesse ornithologique des rizières leur confère un fort potentiel écotouristique. L’observation ornithologique ou « birdwatching », pourrait devenir à terme l’activité phare des anciennes rizières.

Chronique de site

2018

  • 5 juillet : acquisition foncière de 1 500 ha.
  • 3 septembre : obtention d’un droit de préemption sur une surface de 2 200 ha.
  • 14 septembre : 1er comité de pilotage pour la réalisation du plan de gestion, un groupement de quatre bureaux d’études est en charge de sa réalisation.
  • 17 octobre : le BRGM débute une étude visant à modéliser la projection du trait de côte à moyen terme (50 ans) et le risque de submersion marine sur le polder.
  • 19 novembre : début de l’étude paysagère en partenariat avec l’ENSP.
  • 28 novembre : 1er comité technique, le BRGM explique la vulnérabilité des rizières vis-à-vis de l’érosion et de la submersion marine.

2019

  • 11 au 16 mars : atelier EUCC-France en Guyane. Rencontre entre chercheurs, gestionnaires et élus afin d’échanger sur l’état des connaissances et les stratégies de gestion du littoral guyanais. Le projet Adapto sera présenté ainsi que les résultats de l’étude paysagère.
  • 13 au 17 mai : voyage d’étude en Camargue, les acteurs du territoire de Mana et les élus vont visiter des sites ayant les mêmes problématiques que la Savane Sarcelles.
  • Mai : résultats de l’étude BRGM sur laquelle les bureaux d’étude en charge du plan de gestion vont s’appuyer pour finaliser leur diagnostic.
  • Juin : 2nd comité de pilotage du plan de gestion, les bureaux d’études vont présenter les résultats de leur diagnostic
  • Atelier sur le thème de l’agriculture avec les acteurs du monde agricole et les porteurs de projet afin de discuter des conditions d’affectation et des besoins de chacun.
  • Juillet : début des travaux pour créer le premier accès public à la mer.
  • Septembre : mise en place d’actions pédagogiques dans les écoles primaires de Mana en partenariat avec l’Association de Découverte de la Nature en Guyane (ADNG).
  • Décembre : 3ème COPIL présentation de la définition du projet pour le site.

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Guyane
1 impasse Fort Cépérou
97300 Cayenne
Tél. : 05 94 28 72 81
guyane@conservatoire-du-littoral.fr

Le site des Vieux Salins a été acquis par le Conservatoire du littoral en 2001. La surface protégée couvre 365 ha, ce qui en fait un espace naturel protégé majeur de la rade d’Hyères. Avec le Salin des Pesquiers, il est le témoin de l’ancienne activité salicole qui a représenté un pilier du développement local de la rade d’Hyères. La gouvernance du site est animée par le Conservatoire et ses partenaires (la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), la commune d’Hyères et le Parc national de Port-Cros).

Le plan de gestion en cours organise une gestion hydraulique du site proche de l’ancien fonctionnement des salins, dans un but d’optimisation de la qualité écologique et ornithologique. Cependant, cette configuration est malmenée par plusieurs phénomènes dont notamment l’érosion du cordon dunaire au sud : recul du trait de côte, disparitions des pins d’Alep et des zones ombragées, affouillement de la plage, menaces sur des ouvrages hydrauliques du site.

Les enrochements présents sur une partie du site limitent l’érosion là où ils sont implantés, mais l’amplifient directement en aval du transit sédimentaire et perturbent le fonctionnement hydro-sédimentaire à l’échelle de la baie.

Des études menées par le BRGM et l’Université d’Aix-Marseille ont montré que cette zone humide littorale est un lieu favorable à la mise en œuvre d’actions de gestion adaptative du trait de côte et des espaces naturels telles que le désenrochement du trait de côte dans une perspective de renaturation.

Suite à une première phase de désenrochement sur 100 m à l’extrémité ouest de l’ouvrage, le gestionnaire TPM a lancé une étude pour la définition d’une stratégie de gestion du cordon littoral en 2017 (Artelia). Cette étude explore les solutions suivantes :

  • un scénario de protection (protection dure par des digues…),
  • un scénario d’accompagnement de l’évolution du site en fonction des aléas,
  • un scénario de renaturation du trait de côte avec rééquilibrage naturel,
  • un scénario de non action.

Le comité de pilotage a finalement retenu de combiner deux scenarios : « renaturation du trait de côte » et également « accompagnement de l’évolution du site par des opérations de génie écologique ».

Les travaux et le projet pour ce site s’intègrent dans deux projets européens : Marittimo (Interreg franco-italien 2017-2019) et adapto (2017–2021).

Projet pour le site

Le projet d’ensemble consiste à redonner une dynamique naturelle au système dune-plage faisant l’interface entre la mer et la zone humide. Pour cela il est prévu de retirer les enrochements puis de réajuster au fur et à mesure les aménagements et l’accueil du public en fonction de l’évolution du milieu.

Les actions adapto s’attacheront à organiser les suites des travaux structurants réalisés dans le cadre de Marittimo (suppression des enrochements).

Il s’agira d’assurer la continuité de la promenade littorale en cas d’intempérie par la création d’un sentier alternatif et de suivre l’évolution de l’écosystème lagunaire, dont l’herbier de posidonie qui frange la plage.

Plus généralement, le projet développera des actions en direction des usagers, la population et les élus afin de répondre à leurs interrogations et de préparer avec eux les évolutions futures.

Zoom sur le site

Localisation : Var (83)
Superficie : 365 ha

Chronique de site

Février 2019 : attribution du marché pour la réalisation du sentier piéton et du marché pour la réhabilitation du cordon dunaire et le désenrochement.

Avril 2019 : démarrage des travaux ; présentation de l’exposition sur le projet réalisée dans le cadre de l’action pédagogique par le CPIE Côte Provençale et visite de site avec une trentaine de participants.

Juillet 2019 : fin des travaux de création du sentier et de restauration du cordon dunaire.

Septembre 2019 :  attribution du marché pour le suivi des herbiers marins et démarrage de l’étude.

Octobre 2019 : fin des travaux de désenrochement sur 340m de linéaire côtier.

Avril 2020 : deuxième campagne de suivi des herbiers marins.

Août et Octobre 2020 : enquêtes de perception sociale auprès des usagers du site.

Octobre 2020 : prolongation du désenrochement sur un linéaire supplémentaire de 275m. Le littoral des Vieux Salins est ainsi renaturé sur plus de 600m.

Septembre 2020 : troisième campagne de suivi des herbiers marins.

Novembre 2020 : sorties de terrains pour 4 classes des écoles primaires d’Hyères : découverte des Vieux Salins et atelier de landart sur le thème de l’évolution naturelle et artificielle du trait de côte.

Septembre 2021 : quatrième campagne de suivi des herbiers marins.

Contact :

Conservatoire du littoral – Délégation Provence-Alpes-Côte d’Azur
3, rue Marcel-Arnaud
13100 Aix-en-Provence
Tél. : 04 42 91 64 10
paca@conservatoire-du-littoral.fr